Georges Bizet met en scène son opéra « Les pêcheurs de perles » en 1863. L’histoire est vite racontée : les deux amis Zurga et  Nagir se retrouvent après de nombreuses années dans le camp des pêcheurs de perles. Zurga vient d’être élu chef du camp. Leur amitié est vite mise à rude épreuve car ils sont tous deux amoureux de Leïla. Alors au nom de leur amitié, ils se font le serment de renoncer à jamais à cet amour. Mais (comment pourrait-il en être autrement dans un opéra) ce serment est compromis lorsque Nadir et Leïla se voient submergés par leurs sentiments. Qu’est ce qui pèse alors le plus lourd dans la balance ? La loi de l’amour ou celle de la vengeance? Suite à cette description, l’opéra de Bizet ressemble à une histoire d’amour stéréotypée, où cette relation triangulaire est tour à tour exposée aux conflits et sujette à la réconciliation. Mais il n’en est rien. Même en 2020, cette oeuvre reste une histoire d’amour aux multiples facettes. Elle nous interpelle, dévoile la part d’ombre du paradis, les conditions de travail inhumaines et l’absence de scrupules, ainsi que l’exploitation impitoyable de l’environnement et de l’humain. Bizet ne se résume pas seulement à « Carmen », et « Les Pêcheurs de Perles » sont bien plus que de simples plongeurs amoureux au paradis.