Après avoir rencontré un large succès pour sa direction d'Opéra (« Guillaume Tell ») la saison passée, Sébastien Rouland, nouveau directeur général de musique du Théâtre National de la Sarre, fait sa véritable première apparition à Sarrebruck en dirigeant le 3ème concert symphonique. La France et l'Allemagne : le chef d'orchestre français se sent chez lui des deux côtés de la frontière, comme en témoigne le programme de son premier concert symphonique à Sarrebruck. Aux côtés de la sixième symphonie très connue de Beethoven, Rouland, avec sa grande sensibilité pour les pièces rares du répertoire, a choisi deux compositions de Francis Poulenc. Il démontre ainsi qu'il est à l'aise dans tous les univers musicaux, aussi bien dans la musique symphonique que dans le monde de l'Opéra.
Le « Concert Champêtre » de Francis Poulenc résonne comme le salut d'une époque révolue : il rappelle certes la musique pastorale baroque, le clavecin étant l'instrument solo au cœur de l'œuvre, mais le semblant d'idylle se voit perturbé par l'harmonie moderne de l'orchestre. Une progression savamment orchestrée à travers les univers sonores, allant du baroque à la musique urbaine des années vingt.
Le soliste au clavecin est Jory Vinikour : né à Chicago et vivant depuis près de trente ans à Paris, il est réputé comme l'un des clavecinistes les plus renommés et les plus demandés de sa génération. Il se produit dans les salles de concert du monde entier, non seulement en tant que soliste, mais également comme accompagnateur de grandes personnalités du chant et continuiste très apprécié.
La « Sinfonietta », la deuxième œuvre de Poulenc, trouve sa place aux côtés de la grande et longue symphonie de Beethoven, la sixième, surnommée la « Pastorale », une idylle de berger : le chant des oiseaux, la clapotis d'un ruisseau, un orage court mais violent, c'est tout cela que Beethoven a mis en musique. Parfait pour oublier la grisaille du mois de novembre et rêver d'une chaude journée estivale à la campagne !
