Dialogues des Carmélites
Seize femmes sont exécutées le 17 juillet 1794 à Paris. Seize voix chantent contre la mort et le régime de violence imposé par les Gardiens de la Révolution française, jusqu'à être réduites au silence, l'une après l'autre, par la lame de la guillotine.
Francis Poulenc a mis en musique le destin des carmélites de Compiègne pour en faire l'un des opéras les plus extraordinaires du XXe siècle. Aucune autre œuvre de théâtre musical ne s'intéresse autant aux femmes et aux conversations intimes relatives à des questions de vie et de foi.
La protagoniste est la jeune Blanche, qui souffre d'anxiété depuis un traumatisme à la naissance. Elle décide d'entrer au couvent. Mais là aussi, la peur la rattrape. L'ordre est dissous par le régime de la terreur, les nonnes sont arrêtées. Refusant de saisir l’opportunité de s’enfuir, Blanche rejoint de son plein gré les rangs des martyres.
La partition de Poulenc, d'une richesse chromatique exceptionnelle, crée des espaces sonores qui, bien que soutenus par un grand orchestre, paraissent intimes. Elle atteint son apogée dans un final émotionnellement bouleversant. L'œuvre invite à réfléchir sur le rôle des relations humaines en période de radicalisation politique et sur la capacité de la religion à résonner encore au sein des sociétés démocratiques.