7e concert symphonique
Dmitri Chostakovitch avait déjà achevé son premier concerto pour violon en 1948, mais il n'a pu être créé qu'en 1955, lors du dégel qui a suivi la mort de Staline. La lutte entre le dictateur et l'artiste libre penseur est également décrite par Chostakovitch avec des moyens musicaux, notamment avec sa « signature » musicale composée des notes ré - mi bémol - do - si. L'éventail des émotions va de la dépression à la révolte défiante, en passant par une frénésie grotesque et survoltée. Thomas Sanderling, dont la famille était amie avec le compositeur et qui a lui-même travaillé avec lui, connaît parfaitement les abîmes de la musique de Chostakovitch. La partie solo, extrêmement exigeante, est assurée par Sergei Dogadin, deux fois vainqueur du concours Tchaïkovski.
La lumière et l'ombre se côtoient également dans la 7e symphonie de Bruckner, le plus grand succès d'un compositeur qui n'en a pas connu beaucoup : le premier mouvement, avec son thème en mi majeur qui s'élève joyeusement du violoncelle et du cor, est suivi d'un adagio émouvant comme une complainte funèbre à Richard Wagner, que Bruckner vénérait, et d'un scherzo démoniaque. Seul le final peut renouer avec le geste détaché du début et conduire à une conclusion festive.